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Journée d’étude - Le réel en récits et en actes III

du 7 au 9 décembre 2015

Journées d'étude du séminaire de création littéraire du Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal (FRA 6501) sous la direction de Claire Legendre au CRILCQ, Université de Montréal, pavillon Lionel-Groulx, 3150, rue Jean-Brillant, Salle C-8141, 8e étage.

Dans le cadre de notre séminaire de création littéraire, nous organisons une journée d'étude autour de la performance et des écritures du réel. L'enjeu est de faire se rencontrer différentes manières d'envisager l'irruption du réel en littérature, sur la scène, et dans l'ensemble des formes d'art où il joue un rôle en tant que tel : punctum déterminant à la fois le regard, la convention scénique ou le pacte de lecture, la nature de l'œuvre et sa dimension extra-esthétique. Au-delà de ce que Barthes a nommé " effet de réel ", nous voulons interroger l'événement, l'ancrage, l'indubitable, comme matériau artistique à part entière.

Il nous intéresse de faire dialoguer la lecture critique et le point de vue des créateurs. Si les dernières décennies ont vu se développer les études sur l'autobiographie et l'ensemble de ce qu'on nomme autofiction - sans qu'on parvienne toujours à se mettre d'accord sur ce dont il s'agit -, l'écriture référentielle au sens large renvoie aussi, pêle-mêle, au compte rendu, à l'essai, à la chronique, au documentaire, au manuel d'histoire, au roman historique, à la biographie, au roman biographique, etc. En art, du ready-made à la performance jusque dans ses formes les plus extrêmes, l'expérience et la matière deviennent les critères d'une classification sémiotique. Comment se convoque le référent hors-texte qui viendra nourrir et adosser l'œuvre à une réalité qui la dépasse et l'englobe ? Comment se joue l'identification lorsque l'onomastique ou la présence même renvoie à un personnage incarné ? Le référent hors-fiction est-il le garant d'une radicalité ? Fait-il accéder l'art à une dimension nécessairement performative, en impliquant la vie même ? Ce qui nous importe ici est d'explorer en quoi, et selon quelles modalités, cette réalité déclarée modifie le regard, en quoi ce présupposé du réel (qui est conventionnel et ne saurait, en dernier recours, faire l'objet d'une vérification) détermine l'ensemble des formes d'expression qui s'en réclament.

Lundi 7 décembre

  • 9 h 30 Accueil des participants
  • 9 h 45 Séance 1 | Présidée par Francis Gingras
    Martine-Emmanuelle Lapointe (Professeure, Université de Montréal)
    " L'événement à rebours : irruptions de la grève étudiante de 2012 dans trois romans québécois contemporains (Pourquoi Bologne, Malabourg, Le parfum de la tubéreuse) "
    Jean-François Nadeau (Historien, journaliste au journal Le Devoir)
    " Entre histoire et littérature : quelle éthique pour la biographie ? "
  • 11 h Séance 2 | Causerie animée par Sylvain Lavoie
    " Un théâtre dont vous êtes le sujet "
    Autour du Nouveau théâtre expérimental, avec Alexis Martin et Daniel Brière (codirecteurs et directeurs artistiques du NTE)
  • 12 h Lunch
  • 13 h 45 Séance 3 | Présidée par Gilles Dupuis
    Maxime Raymond Bock (écrivain, doctorant à l'Université de Montréal)
    " Des histoires mêlées et entremêlées, ou « Ça ne s'est pas passé comme ça» "
    Rosalie Lavoie (écrivaine)
    " Tirer sur les ombres (regard d'une non-théoricienne sur l'écriture et le réel) "
  • 15 h Séance 4 | Présidée par Marie-Pascale Huglo
    Nini Bélanger (metteure en scène)
    " Plaza, ou le désir de consumer une démarche artistique "
    Mathieu Simonet (écrivain, avocat)
    " Autobiographie collective : comment le réel oscille entre acte et récit "
  • 18 h
    Maison des écrivains, 3492, avenue Laval (Carré Saint-Louis)

    Causerie avec l'écrivain Mathieu Simonet animée par Claire Legendre
    " "Et tes personnages, ils ont aimé le livre ?" Les enjeux d'une écriture intersubjective "

    Les livres des auteurs invités seront disponibles grâce à la Librairie du Square

    Un vin d'honneur sera servi

    Présentations des étudiants du séminaire de création (
    FRA 6501)

    Écrire le réel

Mardi 8 décembre

  • 10 h Séance 1
    Daisy Le Corre
    Fannie Morin
    Alexandre Michaud
  • 11 h 30 Lunch
  • 13 h Séance 2
    Clarence Collinge-Loysel
    Stéphanie Paradis
    Karianne Trudeau-Beaunoyer
  • 14 h 30 Pause
  • 15 h Séance 3
    Ayavi Lake
    Flavie Saint-Laurent-Sénécal

Mercredi 9 décembre

  • 14 h Séance 4
    Félix Durand
    Emma Lacroix
    Camille Danjean
  • 15 h 30 Pause
  • 16 h Séance 5
    Amelia Cosimano
    Benjamin Gagnon-Chainey

Mathieu Simonet

Mathieu Simonet, écrivain et artiste français, inscrit " l'autobiographie collective " au cœur de son œuvre. Dès les années 1990, il organise des sessions de jeux d'écriture et de théâtre, où il demande à des complices de consentir à devenir sources d'inspiration, personnages de fictions et de performances. De 2004 à 2006, avec le photographe Cyrille Benhamou, il élabore Le métrographe : ensemble, ils parcourent les lignes du métro, photographiant et écrivant leur promenade. De 2006 à 2009, il coanime l'émission de radio Le sixième sens, où il reçoit de nombreux artistes à qui il demande d'apporter une photographie de laquelle un comédien s'inspire pour improviser. En 2010, il publie Les carnets blancs (Éditions du Seuil), récit des métamorphoses de centaines de ses carnets d'enfance qu'il a confiés, en 2004, à des tiers, en leur demandant de les transformer ou de les faire disparaître. En 2011, au Palais de Tokyo, il convie une centaine de personnes à venir rencontrer un inconnu lors de l'exposition Intense proximité, forme des couples aléatoirement et leur demande de visiter l'exposition en se tenant la main, puis de faire le récit de leur expérience. En 2012, il publie La maternité (Éditions du Seuil), qui relate les quinze jours ayant précédé la mort de sa mère. Il intègre au récit les réponses de professionnels de la santé et d'artistes à ses questions sur la fin de la vie et la mort. Son récit Les corps fermés paraît en 2012 aux Éditions Émoticourt. En 2013, Simonet suggère à des lycéens d'écrire à Marc Beltra, un jeune Français disparu en Amazonie. Ce vaste projet donnera lieu à un livre écrit avec la mère du disparu, Marc Beltra, roman autour d'une disparition (Omniscience, 2013). En 2014, avec la collaboration de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, il se penche à nouveau sur la question du journal intime en proposant à mille patients d'écrire sur leur adolescence. Il est accueilli en résidence en Seine-Saint-Denis en 2015, où il demande aux habitants de partager leurs rêves. Son prochain livre, Barbe rose, paraîtra en 2016 aux Éditions du Seuil.

Emplacement : CRILCQ, Université de Montréal, pavillon Lionel-Groulx, 3150, rue Jean-Brillant Salle C-8141, 8e étage