Expert en : Déconstruction
MICHAUD, Ginette
Professeure émérite
- Littérature québécoise
- 20e siècle
- Littérature québécoise (20e siècle)
- Littérature française (20e siècle)
- Déconstruction
- Littérature et philosophie
- Littérature et arts
- Période contemporaine (arts et lettres)
- France
- Canada (Québec)
Dès son doctorat consacré à l’œuvre de Roland Barthes, Ginette Michaud, spécialiste des littératures française et québécoise, a souhaité établir une collaboration fructueuse entre le Québec et la France en affirmant son lien, également fort, à ces deux littératures. Depuis vingt ans, ses efforts soutenus n’ont cessé de s’intensifier, se concrétisant en de très nombreuses retombées internationales tout particulièrement quant à ses recherches portant sur les œuvres de Jacques Derrida, Hélène Cixous, Jean-Luc Nancy et Sarah Kofman.
L’ensemble des publications de Ginette Michaud, constitue un accompagnement essentiel du travail d’envergure qu’elle a accepté de mettre en œuvre avec d’autres chercheurs, soit l’édition des Séminaires de Jacques Derrida. Depuis 2005, Ginette Michaud fait partie du comité international responsable de l’édition des cours et séminaires du philosophe. Elle a coédité les deux volumes du Séminaire La bête et le souverain (2001-2002 et 2002-2003) qui ont été traduits en plusieurs langues, et elle prépare actuellement l’édition du séminaire « Le parjure et le pardon » donné par le philosophe à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de 1997 à 1999. Poursuivant la tâche capitale d’édition des textes inédits ou devenus inaccessibles du philosophe français, Ginette Michaud vient de coéditer en parallèle une collection de textes de Derrida sur les arts, Penser à ne pas voir (2013), et ses écrits sur l’architecture, Les arts de l’espace (2015). L’originalité de la démarche intellectuelle de Ginette Michaud réside dans l’interdisciplinarité qu’elle pratique en alliant la littérature, la philosophie et la psychanalyse ; dans son aptitude à exprimer sa pensée avec clarté et rigueur, ainsi qu’à se mettre à l’écoute des autres spécialistes et à ouvrir le dialogue avec eux. Ginette Michaud a grandement contribué au rayonnement au Québec et en Amérique du Nord des œuvres d’autres figures majeures de la pensée française contemporaine, telles celles d’Hélène Cixous, de Maurice Blanchot, de Jean-Luc Nancy et de l’historien de l’art Georges Didi-Huberman.
Ginette Michaud aurait pu se contenter de publier ses essais et ses éditions critiques : elle a plutôt choisi de collaborer à nombre de travaux collectifs, tant en littérature québécoise qu’en littérature française, dans des revues savantes comme Europe, Lignes et Études françaises, dont elle a été directrice de 1991 à 1994, de même que dans des magazines culturels (Spirale).
Enfin, le rayonnement de la lauréate se concrétise, entre autres, par sa participation en France à d’importantes manifestations internationales au Théâtre de l’Odéon, en 2010, ou à la Bibliothèque nationale de France en 2011 et en 2012. Il faut aussi rappeler sa nomination comme professeure invitée à l’Institut d’études féminines de l’Université Paris VIII en 2005. Toutefois, la réputation de Ginette Michaud ne se limite pas au Québec et à la France. Traduit en plusieurs langues (anglais, italien, espagnol, portugais, bulgare, japonais), son travail est reconnu comme celui d’une professeure et intellectuelle de réputation internationale. De plus, elle contribue à la formation de toute une génération d’étudiants, éveillés à l’intérêt de la pensée française et désireux de s’y consacrer à leur tour. En font foi le nombre et la qualité des jeunes chercheurs, souvent boursiers, qu’elle a dirigés aussi bien à la maîtrise qu’au doctorat.