Sarah Cornet
- Doctorante
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Faculté des arts et des sciences - Département des littératures de langue française
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Biographie
Après une licence en lettres modernes et un master de recherche en études littéraires à l'Université de Lille (France), j'effectue depuis septembre 2023 un doctorat en littérature de langue française à l'Université de Montréal en cotutelle avec l'Université de Lille. Ma thèse, qui s'inscrit dans le prolongement de mes travaux de master, s'intitule Mauvaise foi et style classique : exception ou symptôme d'un bouleversement majeur dans la littérature française de la première moitié du XXe siècle. Je m'interroge sur la présence formelle de la mauvaise foi au sein d'un corpus composé notamment des oeuvres d'André Gide, Marguerite Yourcenar, Raymond Radiguet, Colette ou encore Claude Cahun.
Programmes d’enseignement
- Baccalauréat en études classiques – Lettres et langues Sciences sociales
- Majeure en études classiques – Lettres et langues Sciences sociales
- Baccalauréat en littératures de langue française – Lettres et langues
- Majeure en littératures de langue française – Lettres et langues
- Baccalauréat en littératures de langue française et linguistique – Lettres et langues
- Baccalauréat en littératures de langue française et linguistique – Lettres et langues
- Baccalauréat en écriture de scénario et création littéraire – Arts et musique
- Baccalauréat en écriture de scénario et création littéraire – Arts et musique
Cours donnés
- FRA3308 Littérature et linguistique
Expertises
Titre de la thèse : Mauvaise foi et style classique : exception ou symptôme d'un bouleversement majeur dans la littérature française de la première moitié du XXe siècle
Direction de recherche : Andrea Oberhuber (UdeM) et Stéphane Chaudier (Université de Lille)
Le XXe siècle et notamment la première moitié de ce dernier connait de drastiques changements au sein de la sphère littéraire française. Laboratoire ou conservatoire, les productions littéraires et les débats qui en découlent abondent de toute part, chaque auteur cherchant à faire de sa conception littéraire, la conception de la littérature à adopter au cours du siècle à venir. Bien que minoritaire, la conception de la littérature tel un conservatoire connait une résurgence notamment à travers le choix de l'esthétique classique. Ainsi, les auteurs de la première moitié du XXe siècle qui ont recours à ce style prétendent s'ériger en tant que dignes héritiers des auteurs classiques du XVIIe siècle, dont l'esthétique dessert avant tout une règle primordiale : la bienséance. Ne pas heurter la morale des lecteurs et des spectateurs, voilà l'impératif majeur auquel doivent se plier les auteurs du Grand Siècle. Les auteurs de notre corpus semblent s'en inspirer et prônent en conséquence une esthétique plus rigoureuse, en opposition à ce qu'ils assimilent à un relâchement esthétique. Cependant, le recours à ce style ne relève-t-il pas de l'ordre de l'autocensure pour ces écrivains du XXe siècle ou bien cache-t-il un dessein différent de celui que pouvaient avoir les auteurs du XVIIe siècle ? Le rapport entre le choix de l'esthétique et la morale est d'autant plus important que les œuvres de notre corpus sont pour la plupart des récits autodiégétiques au sein desquels la notion de vérité possède une importance primordiale. L'esthétique classique serait donc une manière pour les auteurs comme pour les personnages-écrivants d'assurer respectivement la décence et l'honnêteté de leur récit. Le style classique sert-il alors uniquement de garde-fou à nos narrateurs afin de les maintenir sur le droit chemin de la Vérité ou est-il possible d'envisager une autre interprétation ? En effet, il nous a paru réducteur de s'en tenir à cet idéal ; si nous faisons jouer l'hypothèse de la mauvaise foi des narrateurs, nous mettrons mieux en évidence la contradiction inhérente aux œuvres du corpus : le recours au style classique sert moins à exprimer la Vérité qu'à produire un faux semblant de vérité idéale et illusoire, censé convenir à tous, aux narrateurs autant qu'aux destinataires. Le lecteur aussi bien novice qu'avisé est donc tenté de lire cet ouvrage comme une confession de bonne foi, et c'est bien là que réside tout l'intérêt de notre approche. Ainsi, il s'agira donc au sein de nos recherches d'analyser la question de la mauvaise foi à travers le prisme formel afin d'en identifier les stratégies esthétiques mises en œuvre au sein des différents ouvrages.