Emilie Drouin
- Doctorante
-
Faculté des arts et des sciences - Département des littératures de langue française
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Titre de la thèse : Les enfants de langage. L’énonciation individuelle comme moteur d’altérité de soi dans le roman québécois
Directrice : Martine-Emmanuelle Lapointe
Dans une perspective d’écart entre les enfants et le monde des adultes, je souhaite observer, dans un corpus de romans québécois réunissant enfance et énonciation singulière, le lien entre l’identité et la pratique langagière afin de montrer en quoi le langage est un moteur de l’identité autre de ces narrateurs et personnages. Pour ce faire, je m’intéresse d’une part à la notion d’altérité, et plus particulièrement celle réfléchie par Paul Ricoeur dans Soi-même comme un autre. S’inscrivant dans le prolongement de sa théorie sur l’identité narrative, cet ouvrage s’attache à la question du soi et à son positionnement entre les pôles de la mêmeté (idem) et de l’ipséité (ipse), cette dernière correspondant à un soi intimement aligné sur la notion d’altérité – bref, « soi-même en tant que … autre » (Ricoeur, 1990). D’autre part, mon attachement à la question de l’usage de la langue et donc de l’inscription du locuteur dans la langue, m’emmène de façon large du côté des idées développées par la linguistique de l’énonciation, plus particulièrement vers les travaux sur l’idiolecte et sur la notion – plus souple – d’énonciation idiolectale en tant que processus d’ipséification – c’est-à-dire que je m’intéresse à des personnages d’enfants qui sont davantage comment ils disent que ce qu’ils disent. Mis ensemble, ces deux volets me permettront de réfléchir à ces personnages et voix narratives d’enfants qui, d’une part, sont résolument autres, et qui, d’autre part, se déploient par le biais d’une énonciation spectaculairement mise en scène et dont on peut dire qu’elle est constitutive de l’identité de l’énonciateur.